Théogénès,
Diplômé en histoire et archéologie,
Enseignant dans le secondaire.

CHAPITRE 1 : Les styles dans la céramique grecque

Ce court article n’a pas pour but d’être exhaustif mais plutôt de revenir succinctement sur l’histoire de la céramique grecque afin d’être apte à répondre aux questions les plus courantes. Dans ce premier chapitre nous commencerons d’abord par une classification globale par style puis une approche typologique [1] étude des formes de ces céramiques avant de finir par quelques utilisations spécifiques.

Tout d’abord il faut avoir conscience qu’il y a cinq grands styles de céramique qui évoluent avec le temps et leur localisation géographique. Nous étalons généralement ces cinq styles de 1050 av. [2] Période mycénienne, âge héroïque de l’Iliade et l’Odyssée à 146 av. J.-C. [3] Chute de Corinthe face à Rome, dernier royaume grec indépendant

Style proto-géométrique 1050-900 av. J.-C.

 

On attribue généralement ce style à la civilisation mycénienne, où des l’âge du bronze grec des vases sont décorés de motifs en vernis noir et les poteries sont tournées sur un tour à potier et non manuellement. Ils sont couramment décorés de motifs simples et géométriques, tel des cercles et des bandes.

Style géométrique 900-700 av. J.-C.

 

Dans la continuité du style proto-géométrique, la céramique se pare de méandres et « grecques », triangle et autres motifs géométriques. Dans ce style on retrouve le géométrique ancien 900-850 avec seulement des motifs géométriques puis le géométrique moyen 850-770 avec l’apparition de décoration figurative surtout animale et une saturation de l’espace. Et enfin le géométrique récent avec des figures humaines 770-700, grands nombres de ces vases sont trouvés dans l’un des cimetières d’Athènes le Dipylon, qui donnera le nom factice d’un peintre de l’époque le « Maître du Dipylon ». D’autres écoles apparaissent dans le monde grec, comme Corinthe, Béotie, Argos, Crète et Cyclades, la Crète reste dans un style géométrique plus stricte.

Style orientalisant 725-625 av. J.-C.

 

Comme le nom l’indique, cette céramique se voit influencée par le modèle oriental, un modèle vers le naturel, particulièrement le monde animal et sa mythologie. On y voit apparaître des sphinx, griffons et lions etc, avec beaucoup plus de réalisme que sous le style géométrique. En Grèce c’est Corinthe qui développe se style dans un premier temps avant d’exporter les techniques à Athènes qui le modifie selon sa propre influence. On voit des premières marques de polychromie sur la céramique athénienne, blanc, noir et rouge se mêlent pour donner vie aux figurations.

Figures noires VIe siècle av. J.-C.

 

Même si la figures noire existe depuis le VIIe siècle à Corinthe et dans d’autres régions de la Grèce, c’est Athènes qui la porte à son apogée durant la période archaïque. [4] VIe siècle Ce sont des dessins de figures noires sur fond d’argile, donc sur fond rouge dans le cas d’Athènes. Les vases figurés deviennent plus courant et ne touchent plus seulement que les vases rituels, ceux de la vie quotidienne sont aussi concernés par cette figuration.

Figures rouges 530 av. J.-C.

 

La figure rouge prend ses lettres de noblesses par la céramique attique, en provenance d’Athènes, avec une véritable production digne d’une industrie et monopolisant le marché comme seule grande école. C’est une inversion de la figure noire, selon la tradition le premier peintre à utiliser ce style est Andokidès, il y a même dans un premier temps des vases bilingues mêlant figures noires et rouges. Ce style permet une évolution des motifs et de la précision, le potier et peintre Euphronios vase spécialiser dans les représentations de la musculature. C’est à la suite des guerres médiques que la figure noire est abandonnée, suite à la destruction des ateliers d’Athènes, et donc la figure rouge prend à partir de là toute la place stylistique. Les dessins sont de plus en sophistiqués, représentent des scènes mythologiques mais aussi de la vie quotidienne. Peu à peu la peur du vide sur le vase revient, des motifs de fleurs vont combler les vides, ainsi qu’un retour de la polychromie avec des « taches » de blanc. À l’époque hellénistiques la méthode se simplifie, avec de simple décors où même de la peinture après cuisson. [5] Il faut se rappeler que les vases auparavant sont peints avant cuisson

Loin d’Athènes, en Grande Grèce la région d’Apulie se démarque par la céramique apulienne, de même qualité d’Athènes et va perdurer durant la période hellénistique avec le peintre de Darius qui représente des scènes contemporaines d’Alexandre le Grand. Avec son style propre cette céramique italiote est utilisée sur place mais aussi exportée jusqu’en Grèce ainsi que dans tout le bassin méditerranéen. On l’a reconnaît généralement par sa saturation de figures à thème héroïque, de nombreux détails, et pour les amateurs d’armement la représentation de casque apulo-corinthien. Un dernier sous type se retrouve, la figure rouge sur fond blanc, généralement dans le domaine mortuaire particulièrement sur les lécythes qui contiennent du parfum. Toutefois même si la figure rouge prédomine, la figure noire reste occasionnellement utilisée pour des vases honorifiques comme les amphores panathénaïques.

bibliographie indicative

Bernard Holtzmann et Alain Pasquier, Histoire de l’art antique : l’art grec, écoles du Louvre, Paris, 1998.

Notes & Références[+]